Dans la lignée des grands road movie d’aventure, Sibérie c’est aussi une histoire forte et universelle : celle de la quête du père. Plus qu’un voyage initiatique, c’est un voyage mémoriel dans le contexte particulier et tragique de la Russie des années 1990. Le personnage principal, Vadim, est un ingénieur du son, habitué de la scène rock parisienne et des atmosphères feutrées des studios d’enregistrement, qui part chercher la clef de son origine et se retrouve d’abord démuni face à la réalité sans fard d’un univers et d’une terre dont il vient et dont, pourtant, il ignore tout.
À travers ses rencontres avec des personnages locaux, ses errements et ses tribulations, Vadim devient lui aussi un médiateur et fait découvrir au spectateur occidental un portrait authentique d’une région du monde qu’il ne connaît pas. Cette authenticité passe par un choix radical quant à la langue du film, qui sera nourri des deux langues de Vadim : la langue française, maternelle, langue intime de ses confidences et de ses émotions et la langue russe, sous-titrée, des personnages qu’il croise.