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La Montagne Aux Histoires : Un voyage au cœur du Mercantour

Pour les 40 ans du Parc National du Mercantour, Luc Jacquet réalise « La montagne aux histoires ». Cette fresque poétique met en valeur la diversité et la beauté du Mercantour, à travers ses paysages, ses villages perchés et ses habitants. En 30 minutes et par le bais de la fiction, le réalisateur parvient à donner une vision complète de ce Mercantour pourtant si dur à résumer.

La Montagne aux Histoires en streaming

La Montagne aux histoires : l'histoire du film

Mais qui est donc cet homme solitaire qui en plein vent franchit ce haut col de montagne en tirant lui-même un étrange attelage à la lueur de l’aube ?

Il marche sur les chemins du Mercantour et voyage dans la nature sauvage. On dit de lui qu’il erre de village en village à la rencontre des gens, avec qui il échange quelques mots et parfois leur tire le portrait à l’intérieur de sa carriole qu’il aurait construite lui-même.

Ce qui l’anime et d’où il vient ? Nul ne le sait mais il marche, encore et encore. Il marche et il rencontre… Des paysages, des animaux, des hommes, des femmes… Entre les hommes et avec la nature, il est un lien. Il ne laisse derrière lui aucune trace, à l’exception des vastes portraits des gens qu’il a rencontrés, dansant au gré du vent dans la montagne.

Au travers de cette épopée onirique d’un photographe mystérieux sur le territoire du Mercantour, le film est un support destiné à faire rêver les gens sur les merveilles et les patrimoines du Mercantour. Il donne à voir et à ressentir la splendeur des paysages et les patrimoines exceptionnels du Parc, au travers de l’œil de ce voyageur et des récits des habitants qu’il rencontre, au gré de ses errances. Le personnage du film incarne un lien homme/nature apaisé, au cœur des enjeux du Parc national. Il aborde aussi profondément la notion de transmission.”

Un film sur les habitants du Mercantour

A chacun son Mercantour

Difficile de résumer en un film le Parc du Mercantour et ses sept vallées. Chacune a ses caractéristiques, ses paysages, sa faune, sa flore, ses habitants. Comme chaque film, le projet de « La Montagne aux histoires » a commencé par un repérage de plusieurs jours, en août 2019. Un passage obligé pour ressentir et redécouvrir, car la montagne n’est pas inconnue à Luc Jacquet, qui possède une formation en gestion des milieux montagnards. Durant ce repérage le réalisateur et son équipe, guidés par les équipes du Parc National, ont traversé le Parc, passant de vallée en vallée. Et chaque fois, l’accueil était le même : « vous allez voir, c’était déjà pas mal là où vous venez, mais ici c’est encore mieux ! ». Les vallées sont si différentes les unes des autres, que le sentiment d’appartenance à sa vallée est fort, composant le Mercantour de plusieurs cultures.

Créer une identité commune

Pour réaliser son film, Luc Jacquet a souhaité donner la parole aux habitants de ces vallées, chacun a pu raconter ce que représentait pour lui le Mercantour, l’attachement qu’il y avait, la vie qu’il y menait. À travers les nombreux témoignages on retrouve le même respect pour la nature, le bien-être de se retrouver dans les grands espaces, la capacité à observer, à connaître ces milieux natures. En filmant la beauté des paysages et en donnant la parole à ses habitants, « La montagne aux histoires » crée ainsi un sentiment de communauté qui unifie les sept vallées. Pour les spectateurs extérieurs, c’est la découverte de paysages naturels magnifiques, d’une biodiversité riche et d’une culture montagnarde forte et fière.

La figure du colporteur au sein du Mercantour

Une figure historique

Les Alpes du Sud ont toujours été un haut lieu de colportage, car elles étaient un lieu de passage entre l’Italie et les Flandres. Échanger était une façon de vivre et une question de survie, on échangeait du tissu et des épices par exemple. Le colporteur est une figure centrale dans les montagnes, c’est aussi lui qui apportait les nouvelles et transmettait les histoires.

Wim Willaert, le personnage central de La Montagne Aux Histoires

Wim, joué par l’acteur Wim Willaert est un colporteur des temps modernes. Photographe de guerre, il vient se ressourcer dans la nature pour oublier les scènes terribles qu’il a vécues et les images horribles qui restent en tête. Luc Jacquet surfe ainsi sur la culture américaine des années 60 qui prônait les grands espaces pour s’évader et la nature pour guérir. Ici Wim sillonne les vallées et récolte des histoires. En échange, il tire le portrait des personnes qu’il croise.

Le rapport de l’homme à la nature

Un lien intime avec la nature

Nature et hommes sont profondément liés et le Parc du Mercantour en est un bel exemple : ici leur lien remonte au moins au Néolithique. La Vallée des Merveilles en a gardé les traces visibles les plus anciennes à travers plus de 40 000 gravures rupestres. Ce lieu chargé en histoire est un véritable trésor archéologique qui représente, semble-t-il, la vie pastorale des premiers bergers, ainsi que des scènes guerrières. On trouve aussi l’ancien site gaulois de la Tournerie. Ce sanctuaire datant de l’âge du fer n’est pas installé au hasard : il domine une vue à 360 degrés, prouvant que nos ancêtres avaient une relation particulière aux paysages et s’installaient toujours dans des sites naturels d’exception. La Vallée des merveilles et le site de la Tournerie font tous deux échos au lien très fort entre l’homme et son environnement.

Vivre en paix avec la nature

Profondément humaniste, Luc Jacquet cherche une voie : comment l’homme peut-il trouver un équilibre pour arriver à vivre en paix avec la nature ? Car il est bien question de la place de l’homme. La nature se débrouillera très bien sans nous. Mais l’homme ? Allons-nous parvenir à laisser un monde durable à nos enfants ? Il nous faut peut-être créer des zones vierges, laissées sauvages, mais il est surtout nécessaire de créer des zones dans lesquelles humains et nature vivent en harmonie.

Aller plus loin : l'interview de Luc Jacquet

Le film La Montagne aux Histoires de Luc Jacquet a été financé par le Parc national du Mercantour, la Fondation Albert II de Monaco, le gouvernement princier de Monaco et le Conseil départemental des Alpes-Maritimes.